L’acné est une affection cutanée banale qui touche en majorité les adolescents, il s’agit de l’acné juvénile qui est le sujet de notre article; mais l’acné peut parfois concerner les adultes, les femmes enceintes et éventuellement les nourrissons.
L’acné est une affection essentiellement inflammatoire liée à l’atteinte des follicules pilosébacés.
Les follicules pilosébacés sont les glandes situées à la base des poils et qui secrètent le sébum.
L’acné atteint surtout les zones riches en follicules pilosébacés : le visage, la partie haute du dos et de la poitrine, avec extension vers les épaules.
Trois facteurs contribuent au développement de l’acné : la kératinisation, l’hyperséborrhée et la prolifération bactérienne.
La kératinisation, c'est-à-dire l’épaississement des couches superficielles de la peau avec accumulation d’une protéine, la kératine, qui va venir obstruer l’orifice des follicules pilosébacés formant un bouchon qui s’appelle le comédon…
Dans le même temps le développement des productions hormonales de l’adolescence provoque une augmentation de la sécrétion de sébum (hyperséborrhée)…qui ne parvient pas à s’évacuer puisqu’elle est bloquée par le comédon…
Ainsi se développent les « points noirs » ou « points blancs » qui sont des microkystes.
Ces microkystes peuvent être le siège d’une inflammation dont est responsable une bactérie vivant à la surface de notre peau : propionibacterium acnes, ou plus simplement p. acnes.
C’est éventuellement à ce moment que se forment les lésions inflammatoires de l’acné telles que les papules (lésions souvent inflammatoires, surélevées et solide, d’un diamètre inférieur à 5 mm, de couleur généralement rose ou rouge), les nodules (lésion infiltrée en profondeur d’un diamètre supérieur à 5 mm) ou les pustules (soulèvement circonscrit de l’épiderme contenant du pus).
Pour éviter d’en arriver jusque là, il existe heureusement des solutions !
La première règle est d’effectuer une toilette quotidienne, idéalement matin et soir avec un gel nettoyant ou une eau micellaire adapté aux peaux à tendance acnéique ; par ce simple geste d’hygiène l’irritation est apaisée, la sécrétion de sébum est régulée, ainsi la peau « respire » mieux.
Il est essentiel d’associer au nettoyage de la peau une crème traitante ; sa composition permet d’agir le plus souvent à la fois sur l’hyperséborrhée, la kératose et l’inflammation.
Il peut également être proposé des produits complémentaires tels que des masques exfoliants ou des soins matifiants.
Ainsi nettoyage et traitement suivis et réguliers sont indispensables pour tous les types d’acné généralement suffisants pour une acné légère.
Dans le cas d’une acné gênante légère à modérée, voire inflammatoire, le recours aux médicaments peut-être nécessaire.
En application locale, le médicament de première intention est le peroxyde de benzoyle ; ses effets indésirables sont une irritation et une sécheresse cutanée, il est donc important de l’utiliser en association avec les produits précédents.
D’autres médicaments en application locale sont disponibles, en particulier un antibiotique l’éryhtromycine qui est efficace dans les manifestations inflammatoires de l’acné avec papules ou pustules. Ce médicament nécessite une prescription médicale.
Si l’antibiothérapie par voie cutanée est insuffisante, le recours à la doxycycline, antibiotique administré par voie orale, peut être efficace sur les acnés inflammatoires modérées à sévères.
Comme tout antibiotique, la doxycycline nécessite une prescription ; c’est un médicament à prendre au cours d’un repas, avec un grand verre d’eau et au moins 1 heure avant de s’allonger pour éviter troubles digestifs et ulcérations œsophagiennes.
Enfin, contre les formes sévères d’acné avec un risque cicatriciel important, l’isotrétinoïne par voie orale a une efficacité bien établie.
L’isotrétinoïne est tératogène, son emploi chez la femme nécessite donc une contraception efficace et une information précise sur son emploi.
Il importe donc aussi d’informer les jeunes garçons et les hommes sur ses effets tératogènes afin de les dissuader de « prêter » leur traitement à une jeune femme de leur entourage…
Il faut également connaître les autres effets indésirables de l’isotrétinoïne : sécheresse cutanée et sécheresse des muqueuses, photosensibilisations ou exacerbations de l’acné en début de traitement.
En conclusion, à propos de quelques idées reçues sur l’acné :
« L’acné est une maladie infectieuse et contagieuse » : c’est FAUX !
L’acné n’est évidemment pas transmissible, et la bactérie p.acnes qui fait naturellement partie de la flore de notre peau n’est pas responsable d’une quelconque infection. Simplement sa prolifération augmente avec la quantité de sébum, dont elle se nourrit, et c’est la dégradation de ce sébum par p.acnes qui provoque les lésions inflammatoires ; d’où parfois la nécessité d’un antibiotique.
« Le soleil guérit l’acné » : c’est FAUX !
Les lésions inflammatoires de l’acné sont améliorées par le soleil…le temps des vacances.
En fait le soleil épaissit la couche cornée de la peau (hyperkératinisation) en été, provoquant une augmentation des comédons (bouchons cornés) qui fleurissent et explosent à l’automne !
« Il ne faut pas manger de charcuterie, de féculents et de chocolat ! » : c’est FAUX !
Il n’existe aucune étude montrant qu’une acné puisse être influencée par un régime.
Par contre, comme toute manifestation inflammatoire, il est essentiel d’éviter d’entretenir son acné par une alimentation trop « acide ».
Cela nécessite de privilégier des repas riches en fruits et légumes, de privilégier la consommation de fibres et de corps gras bénéfiques (huiles de colza, noix, cameline, poissons gras).
Une alimentation de type « fast-food » avec beaucoup de plats tout préparés et biscuits industriels, associée à la consommation de sodas et autres boissons sucrées, entretiendra plus facilement un processus inflammatoire…
« L’acné dure 10 ans et ça passe tout seul » : c’est…FAUX!
Dans la majorité des cas, particulièrement pour l’acné de la puberté et de l’adolescence, cette affection se stabilise et disparait vers l’âge de 20 à 25 ans. Mais il n’en est pas toujours ainsi et il existe également d’autres types d’acnés, et c’est surtout faire bien peu de cas de l’importance de notre image !
Nous savons qu’un seul bouton pour une adolescente est un bouton de trop ! Et puis c’est oublier un peu vite les possibles traces cicatricielles d’une poussée d’acné mal prise en charge.
Bref, toutes les acnés doivent être traitées et soignées ; sans complexe, sans a priori et par des gestes d’hygiène simple du quotidien.
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